L'article précédent se terminait au moment du repas. Donc après que nous nous soyons restaurés, que nous ayons partagé X desserts tous plus savoureux les uns que les autres je vous aurais proposé un petit quart d'heure plus culturel.
Nous aurions traverser la route menant de Saint-Maixent à Celles pour nous rendre au pied du château de la Bessière tout proche pour évoquer les heures difficiles vécues par les populations de la vallée du Lambon et des alentours pendant la période précédant et suivant la révocation de l'Édit de Nantes au coeur du pays pèlebois.
Le pasteur Jean Rivierre l'a fait, en ce même lieu, dans une conférence qu'il donnât le 20 juillet 1947 ( bulletin SHPF vol 94 octobre-décembre 1947 p 111 à 116). Je ne prétends évidemment pas faire aussi bien que lui..
Posons le cadre :
La vallée du Lambon pour courte qu'elle soit est chargée de l'histoire de nos ancêtres, de nos familles. Ce cours d'eau prend sa source à Goux et se jette 40 kilomètres plus loin dans la Sèvre à Niort, traversant les communes de la Couarde, Beaussais, Vitré, Prailles, Thorigné, Aigonnay, Fressines et Vouillé.
Sur la majeure partie de son cours, le Lambon coule dans une vallée très marquée, aux rives escarpées, et jadis ponctué de nombreux moulins : en 1809 on en compte encore 12.(1) dont le moulin de la Fessière non loi et à l'autre extrémité du plan d'eau celui de la Chaise. Le plan d'eau est de création récente (1975) ..
Le château de la Bessière est cité dès le 13ème siècle; sa construction est du 15ème siècle, restauré et agrandi dans les années 1880. Il a conservé son enceinte et ses tours :
A l'époque qui nous intéresse aujourd'hui, le château appartient aux Gourjault , famille protestante.
Dès avant la révocation les pressions étaient fortes pour pousser les religionnaires à la conversion : Jean Rivierre cite en 1681 les tortures infligées à la famille du fermier de la Bessière pour contraindre ses membres à abjurer leur foi. A la même époque Jean Migault, qui naquit au moulin des touches à 2 km à vol d'oiseau, vint cacher ici son fils Gabriel quand il dut disperser sa famille.
Après la révocation les assemblées du Désert reprirent malgré les poursuites et le drame de Grand Ry le 22 février 1688. Elles se poursuivirent pendant la décennie suivante : mais le 15 juillet 1697 une ordonnance du présidial ordonne la saisie du château de la Bessière où va s'installer une garnison, en plein coeur du pays religionnaire. Malgré tout le 25 août 1697 une assemblée eu lieu à Foncubert à Prailles et une autre le 29 août ( Foncubert entre le moulin de la Chaise et le Clouzeau ) . Dans le même temps une assemblée eu lieu à La Banissière en amont du château, à Maupertuis entre le Lambon et la Couarde où dit jean Rivierre "on s'y retrouva plus de 3000"..Presque tous les lieux de cette vallée on servit de cadre à des assemblées.
Abraham Marché ,Thomas Marché des Touches de Thorigné, Jean Migault, Jean Renaud de Pied l'Ouaille vous êtes nombreux parmi ceux qui m'écoutent à les compter parmi vos ancêtres.
Les suites judiciaires à l'automne 1697, malgré les emprisonnements, les galères n'arrètèrent pas le mouvement des assemblées et les mariages célébrés au désert. Bientôt viendrait le retour des pasteurs qiui prendraient le relais des prêcheurs.
Cela se passait il y a plus de 300 ans mais ces lieux en garde la mémoire.
(1 - https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/58825/vta698e1b143c6be7cb/da...)